Le cyclotourisme,
c est d abord et avant tout le tourisme à bicyclette. On ne peut
séparer les deux volets de cette activité qui relève
avant tout des loisirs et est très éloignée, à
son origine, de toute pratique compétitive fût-ce avec
soi-même.
Celui qui pratique
cette activité est un cyclotouriste.
Pour la France cette
activité est organisée au sein de la Fédération
française de cyclotourisme.
Le cyclotourisme
consiste à découvrir des sites, des paysages, des lieux
ou aller à la rencontre des populations en utilisant le vélo
comme moyen de locomotion. Pourtant, nombre de cyclistes croient faire
du cyclotourisme simplement parce qu ils ne participent pas à
une compétition de cyclisme. La recherche d une performance,
quel qu en soit son niveau, est une pratique simplement sportive, dans
laquelle toute notion de tourisme a disparu.
Formes de cyclotourisme
Le cyclotourisme
peut se décliner, selon la distance couverte, la durée
du voyage et le type de matériel embarqué.
La randonnée
consiste en un trajet d une journée ou d une demi journée
(le cyclotouriste pouvant alors aussi être appelé randonneur
cycliste, la tendance étant ici plus sportive). Il ne nécessite
pas de matériel particulier, à part de quoi réparer
une crevaison, de quoi boire et manger.
La longue randonnée
permet de faire une boucle de plusieurs centaines de kilomètres
avec un équipement de camping (cas du cyclo-campeur) et de réparation
plus complet. Des vêtements spéciaux sont aussi à
prévoir, pour faire face aux aléas météorologiques.
On peut ainsi faire le tour d un pays au plus près de ses frontières,
ou rallier une ville distante en traversant un ou plusieurs pays. On
peut aller jusqu à faire le tour du monde à bicyclette,
en prévoyant un matériel important pour pouvoir notamment
réparer (presque) tout type d avarie en toutes circonstances.
La formule Audax
se définit comme une épreuve de régularité
et d endurance, à allure imposée conduite par des capitaines
de routes régulant la vitesse du peloton. Celle-ci, entre deux
contrôles est de 20, 22,5 ou 25 km/h selon le profil du parcours
(moyenne horaire annoncée à l avance) pour les cyclistes.
Elle connaît son origine le 12 juin 1897, avec 12 cyclistes italiens
tentant à vélo le raid Rome-Naples 230 km, entre le lever
et le coucher du soleil. 9 réussirent, leur tentative fut qualifiée
d audacieuse "Audax" traduction latine du qualificatif audacieux.
Ceci donna lieu à de nombreuses sorties en groupe et à
la naissance du cyclotourisme. En 1904, Henri Desgrange, déjà
père du Tour de France, séduit par cette formule et voulant
relancer le grand tourisme sportif à bicyclette importe ce type
de randonnées en groupe en France et crée les "Audax
français". En 1904, le 3 avril a lieu le premier brevet
de 200 km cycliste. Le 14 juillet 1921 est créée l Union
des Audax Cyclistes Parisien (U.A.C.P.), qui deviendra, le 1er janvier
1956, l Union des Audax Français (U.A.F.).
En France et en
Europe continentale, un réseau de voies dédiées,
véloroutes ou voies vertes, est en cours de mise en place pour
faciliter les liaisons interurbaines à l intention des cyclotouristes.
Ces voies sont spécialement aménagées pour la pratique
du vélo à l écart des grands flux de circulation
motorisée, tout en empruntant des itinéraires touristiques
et en donnant accès à des équipements dédiés
au tourisme : zones de loisirs, campings, commerces...
Les retombées
économiques de cette pratique paraissent suffisantes aux collectivités
locales pour qu elles prennent en compte le développement de
ce type d équipements, même si parfois les critiques et
les encouragements des associations d usagers permettent d accélérer
les choses.
Histoire
Paul de Vivie dit
Vélocio est sans doute un personnage incontournable du cyclotourisme.
À la fois théoricien et organisateur, on le voit sur les
vélocipèdes des frères Gauthier à Saint-Étienne
dès 1881, avant d être l un des premiers utilisateurs des
vélos dits de sécurité.
En 1896 commencent
à se former dans la région des rassemblements des premiers
fervents (plutôt des hommes, en général des notables,
mais il arrivait qu une femme puisse y participer). Ces pionniers fondèrent
l École Stéphanoise. Débutent alors les premiers
excursions (Lyon-Nice en moins de 24 heures).
Certains recherchent
alors une forme d hygiène de vie, relativement stricte pour l
époque, préconisant certains interdits alimentaires Ceci
est loin d être partagé par tous les disciples de l École
Stéphanoise, qui cependant suivent dans l ensemble quelques principes,
fruits de la longue expérience du fondateur. Ils sont connus
depuis 1930 comme les sept commandements de Vélocio :
faire des haltes rares et courtes, afin de ne pas laisser tomber la
pression ;
prendre des repas légers et fréquents, manger avant d
avoir faim et boire avant d avoir soif ;
ne jamais aller jusqu à la fatigue anormale, qui se traduit par
le manque d appétit et de sommeil ;
se couvrir avant d avoir froid, se découvrir avant d avoir chaud,
et ne pas craindre d exposer l épiderme au soleil, à l
air, à l eau ;
rayer de l alimentation, au moins en cours de route, le vin, la viande,
et le tabac
ne jamais forcer, rester en dedans de ses moyens, surtout pendant les
premières heures où l on est tenté de dépenser
trop parce qu on se sent plein de force ;
ne jamais pédaler par amour-propre.
Paul de Vivie fut
l éditeur pendant 43 ans du journal le Cycliste, qu il fonda
en 1887. Végétarien, défenseur (entre autre) du
moteur humain, de la polymultipliée (le nom du changement de
vitesse à l époque) il était en pleine forme physique
lorsqu il fut renversé par un tramway en sortant de chez lui.
Sur sa table fut retrouvé le livre qu il lisait (en texte original)
: « Lettres à lucillius » de Sénèque,
ouvert sur une page où l on pouvait lire : « la mort me
suit et la vie m échappe si je sors : tu peux ne pas rentrer
en tout lieu, l intervalle est court qui sépare la vie de la
mort. »
c est ainsi qu
à Saint-Étienne, le vélo fut le sport le plus populaire
jusqu à l émergence de l AS Saint-Étienne bien
que chaque année, une course portant son nom réunisse
un bon millier de cyclistes, partant de la ville pour monter au col
des grands bois.
Equipement
Le vélo est
bien sûr au centre des préoccupations du cyclotouriste.
Il doit être confortable et robuste, pour soutenir le poids du
matériel embarqué. La selle et la position du cycliste
sont particulièrement à soigner, pour que les longues
heures passées à pédaler ne deviennent pas un calvaire.
De plus en plus de cyclotouristes préfèrent s équiper
avec des vélos couchés, en raison des meilleures performances
de ce dernier, notamment en pleine charge (son aérodynamisme
est meilleur, et son centre de gravité bas le rend plus stable).
Mais les puristes,
conservateurs, se reconnaissent à leur attachement à un
certain type de machine éprouvé : « randonneuses
» en roues de 650, légères (cadre tubes acier de
très haute qualité : Reynolds, Vitus, Colombus sont les
marques les plus répandues), fabriquées sur mesure, avec
tout un détail d équipements destinés à
faciliter la vie sur la route, par tous les temps. Garde boue en duralumin,
porte sacoches en légers tubes d acier, moyeux au roulements
très doux, selle de cuir, sacoche de guidon, voire larges sacoches
surbaissées pour le camping. Malgré leur apparence, de
telles bicyclettes restent particulièrement légères
: 10 à 11 kg.
Pour augmenter la
charge utile que le cycliste pourra tracter, une remorque peut être
utilisée. Il en existe plusieurs types, dont les remorques basses
à une seule roue, plus légères et plus maniables.
En raison de sa
relative faible vitesse (20 km/h en moyenne pour les cyclotouristes
entraînés), il est nécessaire de se signaler aux
autres usagers des chemins empruntés : un fanion fluorescent
le jour, complété par un éclairage permettent d
augmenter convenablement la visibilité de l équipage.
Pour le cyclo-campeur,
le choix d une tente légère et résistante ou bien
d un hamac de camping est important, car il faut aussi embarquer un
sac de couchage et de quoi cuisiner (réchaud portatif notamment
et petit matériel : gamelles...).
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